À la ville, Sarah Bovy est titulaire d’un diplôme de Marketing et Senior Consultant dans un groupe pharmaceutique. Mais, sur pistes, Sarah est la plus jeune pilote à avoir couru aux 24h de Spa-Francorchamps et la seule femme pilote courant pour Lamborghini au championnat Super Trofeo Europe…
Sarah Bovy, quel chemin parcouru depuis vos premières séances de karting ! Comment s’est déroulée votre saison ?
La saison se termine et a été un peu moins remplie que la précédente. Je n’ai pas participé au championnat complet mais j’ai participé aux 24h de Spa, sur une Lamborghini GT3, et j’ai pu terminer la course, pour la première fois, ce qui représente un bel objectif pour moi. 2017 a été pour moi une année d’essai, car j’ai lancé mon activité dans le coaching et que j’ai commencé à travailler beaucoup plus avec Lamborghini à ce niveau-là. Donc, en 2018, mon objectif est de faire au moins aussi bien et de garder le contact avec la course, tout en continuant à développer mes activités en coaching et incentive.
En tant que cheffe d’entreprise, vous faites partie de la WonderFul Women Community, réseau de femmes entrepreneures et porteuses de projet en Belgique. En quoi vous reconnaissez-vous dans leur slogan « Imparfaites et fières de l’être » ?
Personne n’est parfait et l’on peut toujours chercher la perfection. Je suis quelqu’un qui aime les choses bien faites et bien carrées, mais je sais que je ne peux atteindre la perfection tout le temps ni en tous points. Donc, je peux facilement m’identifier à la partie « imparfaite ». Fière de l’être ? Il est important, quand un objectif a été rempli ou pas, de prendre le temps de voir ce que l’on a achevé et réussi. Il y a dix ans, quand j’ai commencé ma carrière dans le sport automobile, je rêvais de grandes choses et, peut-être avais-je même des rêves encore plus élevés par rapport à ce que j’ai déjà accompli. Mais d’un autre côté, c’étaient des rêves et je ne pensais pas qu’ils se réaliseraient, ne fût-ce qu’au dixième de ce qui s’est passé jusqu’à maintenant. Je suis assez fière de ce qui s’est passé jusque-là, même si, évidemment, dans les rêves d’enfant cela semble toujours un peu plus grandiose.
Les femmes ont-elles une manière bien à elles de développer et de gérer leurs entreprises ?
On se pose cette question dans beaucoup d’entreprises, mais il est difficile d’y répondre. Personnellement, je pense que chaque personne développe son entreprise avec sa propre personnalité. Il y a peut-être des grandes lignes qui s’adaptent plus aux hommes ou aux femmes. Mais je ne suis pas très marquée par la différence des sexes et je n’ai pas l’impression que l’on puisse être meilleur dans tel domaine parce que l’on est une femme, ou vice-versa. Je crois, au contraire, que l’on fait avec ses armes. Je ne crois pas uniquement que ce soit lié au genre. Je pense que c’est beaucoup plus lié à la personnalité et aux points forts de chacun. Il y a donc autant de façons de gérer son entreprise qu’il y a de personnalités différentes à la tête des entreprises.
En tant que senior consultante, cheffe d’entreprise et pilote de course, comment voyez-vous les problèmes de mobilité en Belgique (embouteillages autour des grandes villes, problèmes d’interconnexion des réseaux, nombre important de voitures de société, télétravail trop limité pour désengorger le réseau autoroutier) ?
J’ai eu l’occasion de réfléchir à cette problématique, très régulièrement, dans le cadre de mon activité de chasseuse de têtes dans un cabinet de recrutement, depuis quatre ans. Les problèmes de mobilité ou de voitures de société revenaient tous les jours dans mon quotidien. On se rend compte que l’on vit dans une situation très hypocrite, dans le sens où il est beaucoup plus intéressant en Belgique d’avoir une voiture de société plutôt qu’une augmentation salariale, car moins taxé. D’autre part, les employeurs n’accordent pas beaucoup de flexibilité sur les horaires ni sur le home-working, sans doute par manque de confiance ou d’intérêt, car ils ne sont pas récompensés. Enfin, les transports en commun ne sont pas toujours très agréables… Pour améliorer la mobilité, on pourrait certainement investir moins dans les voitures de société, mais plus dans des horaires flexibles ou le home-working.
Quels rapports entretenez-vous avec la voiture, en général, et avec la voiture de luxe/de sport, en particulier ?
Je suis une vraie passionnée de belles mécaniques et j’aime ce qui a un moteur et des roues. Pour moi, une belle voiture ne se définit pas par son prix, mais surtout par les sensations qu’elle procure quand on la croise ou la conduit. Je suis autant émue par une vieille ancêtre, qui a une histoire, qui fait un beau bruit, que par une toute nouvelle Lamborghini Aventador. Ce n’est vraiment pas une question de prix ni de puissance du moteur, mais beaucoup plus une question d’émotions. Et donc, j’ai des goûts très éclectiques, je passe de la « super car » à la « muscle car » à la petite citadine, sans trop faire attention. J’aime un peu de tout, du moment que c’est bien fait !
En quoi diriez-vous que votre voiture vous ressemble (ou pas) ?
Dans mon garage, j’ai une toute nouvelle Ford Mustang GT V8 de 422 ch, avec laquelle je réalise mes événements et mon coaching sur circuit. Je rêvais de cette voiture depuis mes douze ans… Elle me correspond bien car elle apporte beaucoup d’émotions ! Et je fonctionne beaucoup à l’émotion ! Entre le look de la voiture, le bruit du moteur, l’histoire du modèle, sa présence dans de nombreux films américains avec lesquels on a grandi, je m’y retrouve pas mal. À côté de cela, le véhicule n’est pas tape-à-l’oeil ni qui vaut des centaines de milliers d’euros. Mais c’est une voiture qui procure vraiment de l’émotion pure !
Propos recueillis par la rédaction.
Crédits photo : Sarah Bovy, sauf mention contraire.