Dix ans après la sortie de sa G37, Infiniti relance la carrière du coupé via la Q60, dotée d’un moteur biturbo et d’une direction digitale, dont la version « S » embarque 405 chevaux. Plus de photos sur l’album Infiniti

Intérieur extérieur

La seconde génération du coupé d’Infiniti arbore fièrement une plastique de charme et impose son look à tout passionné d’automobile. Avec des mensurations de 4,69 m de long sur 1,85 m de large, la Q60 dépasse légèrement les tailles de la concurrence (BMW Série 4 coupé, Audi A4, Jaguar XE etc.) et se positionne clairement pour jouer les trouble-fêtes dans le segment. Elle peut se prévaloir en effet d’une telle mission, car elle est un concentré de technologies et de modernités, aussi bien sur la planche de bord que sous le capot. Justement, la planche de bord, au dessin plein de caractère, partiellement coiffée d’un cuir surpiqué, garnie d’aluminium brossé et d’un matériau qui ressemble à du bois laqué, laisse bien entrevoir la console centrale. Certes, l’ergonomie de cette console centrale accuse déjà le poids des ans, mais nous aimons bien les deux écrans qui y sont superposés, bien que leur résolution soit inégale. Le premier écran permet la navigation, la gestion d’une partie du menu d’infodivertissement et les menus supplémentaires. Le second écran, lui, gère les applications synchronisables sur smartphone, la musique, l’airco, la ventilation etc.

Les ingénieurs d’Infiniti, comme à leur habitude, ont préféré le fournisseur Bose pour l’acoustique de la voiture, ce qui fait de la Q60 une sorte de studio des routes, quel que soit le type de musique choisi. Quant à l’habitabilité, le passager avant et le chauffeur peuvent profiter de l’espace généreusement attribué, avec des sièges au bon maintien latéral. Ceux de l’arrière, par contre, profiteront moins du faible espace aux jambes, même si ces places arrière ont tout de même le mérite d’exister. (NDLR ! C’est souvent le cas des coupés.) Vue de l’extérieur, la Nippone reprend les signes distinctifs de la marque, avec une calandre à double arche, des épaules larges et des jantes de gros diamètre de 19 », ainsi que sa robe sculpturale qui n’a cessé de faire tourner les têtes durant notre semaine d’essai.

Mécanique et bilan

Dotée d’un châssis à quatre roues motrices et d’une boîte automatique à sept rapports, la Q60S embarque son tout nouveau moteur double turbo à six cylindres, offrant 405 chevaux et 475 Nm de couple. Ce V6 biturbo recrache dans la nature 210 g/km de CO2 en moyenne, avec des turbos qui bénéficient d’une soupape de décharge contrôlée électroniquement, pour réguler le flux à l’échappement. Les turbines tournent à 220.000 tr/mn, voire 240.000 en pic, pour une pression maximale d’un bar. Les chambres de combustion, quant à elles, sont recouvertes d’un traitement miroir qui permet, là encore, de réduire le poids (1,7 kg) et les frottements des pistons de 40 %. La performance annoncée de 5 secondes pour franchir le 0 à 100 km/h est quasiment respectée, tandis que nous avons constaté une consommation moyenne de 10,6 litres aux 100 km.

L’autre atout fondamental de la Q60 est qu’Infiniti est le seul constructeur au monde à supprimer (pas définitivement) la liaison mécanique entre le volant et la crémaillère de direction. Ce système appelé « steer-by-wire », ou encore « DAS » (Direct Adaptive Steering), permet que les roues puissent braquer indépendamment du volant, pour ainsi corriger la trajectoire et maintenir le véhicule dans sa voie sur autoroute, sans imprimer aucun tiraillement dans le volant. C’est un avantage primordial, même si une polémique est survenue à son lancement par Infiniti en 2013. Nous avions déjà produit un article précédent sur ce système, qui reste une avancée nette sur les systèmes concurrents, qui finissent par agacer à la longue.
Au final, le conducteur n’aura rien perdu pour avoir essayé de ressentir cette sensation et Infiniti le sait certainement : les acquéreurs de sa Q60S seront les automobilistes lassés du luxe convenu des coupés Mercedes-Benz et BMW. Une chose est sûre : la nouvelle venue et ses 405 chevaux dispose d’énormément de qualités pour séduire, avec un prix de base attractif de 56 950 € pour le modèle essayé.